La naissance de la République

De la convocation des États-généraux à la proclamation de la République, les étapes qui ont conduit de la monarchie chrétienne de Droit divin au monde qui est le nôtre.


Episode 8 – Proclamation de la République

  • Comment on élit les députés pendant les massacres.
  • Le nouveau mode de scrutin et la participation.
  • Tout est prêt pour proclamer la République

La qualité de la prise de son m’incite à mettre en ligne le texte qui permettra de saisir les passages inaudibles. Voici :

  • Le 5 chez Petion avec Brissot et quelques autres députés.
    • A la fin du diner, les deux battants s’ouvrent, et surgissent quinze coupe-têtes, les mains dégouttantes de sang.
    • Ils viennent demander les ordres du maire, sur quatre-vingts prisonniers qui restaient encore à la Force.
    • Petion leur donne à boire, et les congédie en leur disant de faire tout pour le mieux.

Qui a voulu et/ou permis ce massacre à l’arme blanche de 1 500 civils captifs ?

Ecoutons-les :

  1. Robespierre
  • propose une version acceptable. La Convention le 20 octobre 1792 : « Avant d’abandonner leurs foyers, leurs femmes et leurs enfants, les vainqueurs des Tuileries veulent la punition des conspirateurs, qui leur avait été souvent promise. On court aux prisons… c’était un mouvement populaire, et non, comme on l’a ridiculement supposé, la sédition partielle de quelques scélérats payés pour assassiner leurs semblables »
  • Il dira plus tard : « L’univers, la postérité, ne verra dans ces événements que leur cause sacrée et leur sublime résultat; .vous devez les voir comme elle. Vous devez les juger, non en juges de paix, mais en hommes d’Etat et en législateurs du monde. Et ne pensez pas que j’aie évoqué ces principes éternels parce que nous avons besoin de couvrir d’un voile quelques actions répréhensibles; nous n’avons point failli j’en jure par le trône renversé et par la République qui s’élève. »
  • Il justifie les mesures qui ont rempli les prisons et supprimé la presse royaliste : « Est-ce donc le Code criminel à la main qu’il faut apprécier les précautions salutaires qu’exige le salut public, dans les temps de crise; amenés par l’impuissance même des lois? Que ne nous reprochez-vous aussi d’avoir brisé illégalement les plumes mercenaires dont le métier était de propager l’imposture et de blasphémer contre la liberté ? Que n’instituez-vous une commission pour recueillir les plaintes des écrivains aristocratiques et royalistes ? »

Il justifie donc la suppression des journaux royalistes

  • Il minimise l’horreur : « On assure, qu’un innocent a péri; on s’est plu à en exagérer le nombre; mais un seul, c’est beaucoup trop, sans doute. Citoyens, pleurez cette méprise cruelle nous l’avons pleurée dès longtemps. Mais que votre douleur ait un terme, comme toutes les choses humaines. Gardons quelques larmes pour des calamités plus touchantes.»

Un innocent ?

Les autres étaient coupables ?

  1. Roland
  • « J’ai admiré le 10 août ; j’ai frémi sur les suites du 2 septembre ; j’ai bien jugé ce que la patience longue et trompée du peuple et ce que sa justice avaient dû produire ; je n’ai point immédiatement blâmé un terrible et premier mouvement ; j’ai cru qu’il fallait éviter sa continuité. »
  1. Petion est plus honnête.
  • Le 10 novembre : « Plusieurs de ces hommes publics, de ces défenseurs de la patrie, croyaient que ces journées désastreuses et déshonorantes étaient nécessaires, qu’elles purgeaient l’empire d’hommes dangereux; qu’elles portaient l’épouvante dans l’âme des conspirateurs, et que ces crimes, odieux en morale, étaient utiles en politique. »
  1. Collot d’Herbois (conventionnel), à propos du 2 septembre : Nous gémissons sur les maux particuliers… produits; mais… sans cette journée, la Révolution ne se serait jamais accomplie… Sans le 2 septembre, il n’y aurait pas de liberté, il n’y aurait pas de Convention nationale. ».
  2. Barrère: Cette journée, dont il faudrait ne plus parler, car il ne faut pas faire le procès à la Révolution, Ah bon ? présente aux yeux de l’homme vulgaire un crime, car il y a eu violation des lois mais, aux yeux de l’homme d’Etat, elle présente deux grands effets
  • de faire disparaître ces conspirateurs que le glaive de la loi semblait ne pouvoir pas atteindre;
  • d’anéantir tous les projets désastreux enfantés par l’hydre du feuillantisme, du royalisme et de l’aristocratie, qui levait sa tête hideuse. »
  1. Marat, dès le 30 août, a dit au cours d’une réunion qu’il fallait effrayer la Convention, prête à se réunir, par un coup de vigueur capable de la faire trembler devant la Commune de Paris, que l’on ferait, par ce moyen, marcher à son gré. Il proposa tranquillement l’égorgement des prisonniers, dont, suivant lui, la mort délivrerait Paris d’autant d’ennemis de la République.
    • L’événement désastreux des 2 et 3 septembre, a été uniquement provoqué par l’indignation du peuple, qui a craint de se voir esclave de tous les traitres qui ont si longtemps causé ses désastres et ses malheurs.
    • Qui de vous, Messieurs, eût osé me faire un crime d’avoir appelé sur les têtes coupables des scélérats la hache des vengeances populaires ?

Terroriser les députés de la Convention est bien un programme

Ce qui est incontestable :

  • 1 500 personnes ont été abominablement massacrées à l’arme blanche pendant cinq jours par même pas 200 assassins alors que Paris avait 50 000 gardes nationaux sous les armes.
  • Un témoin oculaire : J’ai vu 300 hommes armés, faisant l’exercice dans le jardin du Luxembourg, à deux cents pas des prêtres que l’on massacrait dans la cour des Carmes.
  • Les massacres ont duré cinq jours pleins dans 9 prisons disséminées dans Paris.
  • Un nombre considérable de détenus ont été mis en liberté sans raison apparente dans les deux jours précédents.
  • Des listes de prisonniers avaient été demandées et remises au maire et à Danton.
  • On a quantité de preuves que les massacreurs ont été rémunérés : factures, quittances, bons, Procès-verbaux de sections.
  • On a leurs noms, leurs professions, leurs adresses, leurs signatures sur les quittances qu’ils ont signées de leurs salaires !

La naissance de la République

  1. Les élections à la Convention
  • La convocation de la Convention date du 10 août : tout Français âgé de 21 ans vivant du produit de son travail et non domestique.
  • Il n’y a plus de citoyen actif ou passif. Ça se rapproche du suffrage universel (masculin).
  • Mais c’est un suffrage indirect :
    • les assemblées primaires nommeront des électeurs.
    • Les électeurs nomment des députés.
  1. Ces élections se déroulent dans un climat de terreur
  • Fermeture de Paris et délivrance de passeports pour sortir
  • L’Assemblée des électeurs à Paris se déroule
    • dans la salle des Jacobins
    • le vote s’effectue à voix haute
    • par appel nominal
    • en présence du public.
  • Les massacres de septembre se sont déroulés entre nomination des électeurs et la nomination des députés.
  • En plein climat de terreur. Et ce ne sont pas des mots, le sang coule à flots.
    1. Qui représente qui à l’Assemblée ?
      • L’abstention est de 90 % alors que le mode de scrutin est élargi : sur 7 millions de votants potentiels, seuls 700 000 se déplacent.
      • Il y aura en tout 749 députés.
    2. Ambiance à l’Assemblée
      • Le 20 septembre, victoire à Valmy des armées de Dumouriez contre Brunswick.
      • C’est la victoire du peuple sans-culotte contre les armées royale ?
      • Voire :
        • Dumouriez et Brunswick ne sont pas seulement tous deux francs-maçons, ils appartiennent tous deux à l’Ordre des Frères de Saint-Jean l’Évangéliste d’Asie et d’Europe.
        • Secte satanique issue du sabbataïsme et du frankisme qui prône l’ordre nouveau par le chaos, le mal pour le mal.
      • La bataille de Valmy n’a pas eu lieu. Brunswick s’est retiré.
      • La république est proclamée le 21 septembre à l’unanimité.
      • Les députés ne sont que 200, les autres ne sont pas encore arrivés.
      • Le quorum n’est même pas atteint.

Cette proclamation est illégale.

200 individus sous influence et sous une pression de terreur abolissent douze siècles de monarchie « au nom du peuple ».

 

Les valeurs de la République ?

 

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Infos de l'auteur

Marion Sigaut est bourguignonne. Née en 1950, elle a commencé à publier en 1989. Au début ses livres sont des récits autobiographiques (Le Petit Coco, Les Deux Cœurs du monde, du kibboutz à l’Intifada, Russes errants sans terre promise) qui racontent notamment sa rencontre avec Israéliens et Palestiniens. Puis, sa connaissance de la réalité israélo-palestinienne l’amène à publier quelques livres de commande auprès des éditions de l’Atelier. D’abord Libres femmes de Palestine et Mansour Kardosh, un juste à Nazareth, puis La Terre promise aux Sud-Africains. En 2001 elle reprend ses études d’Histoire, et commence à publier sur le sujet.

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